OMBRES
" L’ouverture et la fermeture, l’affirmation et la négation, si on les cherche dans les mots des uns et des autres, toute la pièce peut se jouer selon un mode qui ne semble jamais avoir été envisagé. Un théâtre d’ombres.
Tchekhov avait construit la pièce sur ces apparitions, ces fantômes, ces blancheurs flottantes.
Une pièce sous la pièce. "
Françoise Morvan
L’ombre est l’âme. De Nina et des autres. Le flottement entre la nuit et la lumière, des fragments du dedans et du dehors, l’eau. Et peut-être le lien entre la vie et la mort. C’est la pensée magique. Immatérielle. Le travail d’ombre reflète la distanciation entre le réel et l’imaginaire.
Qui est cette personne qui n’a pas peur (Nina) ? Qui sait de manière intuitive que sa vie, son destin se trouve là ?
Nous sommes bien en 2017. La vision de Treplev sur notre monde contemporain se dessine à travers le texte qu’il a écrit : « Hommes, lions etc… ». Il crée, il est la nouvelle génération. L’acteur Mathieu Saccucci l’est aussi, les actrices Léonor Ilitch (Nina) et Fanny Jouffroy (Macha) le sont aussi, ainsi que Kevin Chemla (Iakov). Pour lui, le monde changera puisqu’il ne reste plus rien « le vide, le vide, le vide… ». Il est un poète différent.
La vie passe. Tout est fait à l’identique. Les premiers départs. Les revirements. Cette pièce parle de l’art et des artistes. Il s’agit de mettre en réalité ce rêve que Nina est entrain de vivre.
Jean-Pierre Lescot, en complicité avec Marie Vitez nous ont emmené dans leur monde fantomatique, avec rigueur et poésie. Une danse d’images, de nets et de flous, de coloris envoutants, de mystérieuses apparitions, d’objets transformés transformables, de dessins dérivés de photos dérivées de pensées dérivées de rêves.
La volonté était que nous soyons tous une doublure de ces ombres. Ils nous ont incité à être tous manipulateurs.
MARIE VITEZ, assistante artistique
Montreuse d’ombres, marionnettiste et photographe.
Comme marionnettiste elle a travaillé à partir de 1979 avec Alain Recoing, Blaise Recoing, Grégoire Callies, Pierre Blaise, François Guizerix, et Emmanuelle Laborit à l’International Visual Theatre (LSF), et co-dirigé avec Jean-Pierre Cornouaille le Théâtre de l’œil noir , compagnie de théâtre d’ombres.
Comme comédienne elle a joué sous la direction de Pascal Papini, Georges Aperghis, Claire Truche...
Comme photographe elle participe à la création d’un spectacle sur un texte écrit par Jeanne Vitez, à un atelier d’écriture et de mouvement proposé par Satchie Noro, et prend en charge, pour « Les Amis d’Antoine Vitez » l’archivage du fonds photographique personnel d’Antoine Vitez.
Elle est aussi assitante artistique du projet.
JEAN-PIERRE LESCOT
Depuis 1968 Jean-Pierre Lescot est directeur d’une Compagnie de Théâtre d’ombres et de marionnettes – Il encadre par ailleurs de nombreux stages en France et à l’étranger en direction des professionnels du spectacle et de l’enseignement.
Jusqu’en 2015, il a été aussi Directeur artistique du Théâtre Roublot à Fontenay-sous-Bois.
« Mon but est essentiellement, en m’appuyant sur les pratiques traditionnelles de l’ombre, de les répertorier et de les analyser pour en comprendre et appréhender les intentions émotionnelles qui régissent un type d’esthétique bien particulier.
Mon souci premier est d’amener à ce que le signe esthétique produit soit en parfaite cohérence avec l’intention émotionnelle qu’on cherche à traduire. L’Ombre est ainsi abordée d’un point de vue sensible : elle est capable de révéler des « émotions : elle est capable de les renouveler et de les transformer. » JPL