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2013/15

Hymne

De Lydie Salvayre (prix Goncourt 2014)

Conception et adaptation : Isabelle Hurtin

Mise en scène : Thomas Cousseau, assistés de Kevin Chemla

Musique : DJ Goudman, Jimi Hendrix

Lumières, régie : Jean-Marc Hennaut

Film, photographies :  Kevin Chemla

Attachée de presse : Isabelle Muraour

Répétitrice : Yaël Stalnikiewicz

Avec : DJ Goudman et Isabelle Hurtin

Théâtre les Déchargeurs Paris, CRD de Clamart, CDN Orléans, Espace Icare

Production : Compagnie du NESS 

Avec l’aide de la SPEDIDAM et des Plateaux Solidaires d’ARCADI, et le soutien du Conseil Général des Hauts-de-Seine et des donateurs ULULE

" Isabelle Hurtin s’est emparée du texte puissamment à vif, intitulé Hymne (éditions du Seuil 2011), que Lydie Salvayre a composé à la gloire de Jimi Hendrix. Il s’agit d’un vrai dithyrambe moderne, tressé dans une prose lyrique, impétueuse, au fil de laquelle le génial musicien – tôt ravi à la gloire par excès de lui-même dans l’irrespirable – devient le sujet d’élection de l’art poétique infiniment libre que la romancière entend désormais mettre en œuvre. Jaillie du livre, cette parole brûlante, soudain incarnée, semble du coup s’inventer sur le tas par la grâce de l’interprète ; micro en main, fausse clope au bec, tout en nerfs tendus dans sa petite robe à fleurs et son blouson de cuir. En fait, Isabelle Hurtin (Thomas Cousseau ayant assumé à parité avec elle la direction artistique) traduit physiquement l’enthousiasme de Lydie Salvayre. Elle se met à sa place. Littéralement.

N’est-ce pas ça qui est très beau au théâtre, bien sûr, dès lors qu’elle sonne juste, cette délégation de pouvoir ? Isabelle Hurtin n’est pas seule en scène. DJ Goudman, grand jeune homme avec coiffure afro, lui fait une bien solide escorte sonore et complice, avec citations des riffs hurlants sur la guitare de Hendrix dans sa version définitivement bouleversante de The Star Spangled Banner, l’hymne (justement) des États-Unis, dont l’évocation, au demeurant, constitue le leitmotiv de la partition verbale de Lydie Salvayre."

L'HUMANITÉ, Jean-Pierre Leonardini, mai 2013

 

" Pendant qu'Isabelle Hurtin vit intensément son poème rock, DJ Goudman, bidouille avec un infini respect ses platines et son ordinateur pour évoquer la musique de Jimi... Spectacle intime, "Hymne" a la prétention de refaire le coup de Woodstock et il a bien raison : car il suffit de fermer les yeux pour se croire un instant quelque part dans la boue d'un méga festival parmi les centaines de milliers de fan des sixties. C'est à un génie libre, un ange peut-être, que Lydie Salvayre rend ici hommage. Isabelle Hurtin et Thomas Cousseau, qui ont mis en scène cet exercice d'admiration, l'ont totalement compris. Micro en main ou pas, chantant quelquefois, s'emportant de temps en temps, allant trop vite pour la musique, Isabelle Hurtin, plus Janis que Jimi, a trouvé les attitudes rock et joue de son physique de lionne jusqu'au vertige. Mais, en contrepoint, il y a DJ Goudman, cool comme un musicien d'aujourd'hui. Il est la raison moderne contre l'excès des rocks stars d'antan. Il est là pour écouter, pour en prendre de la graine et pour tempérer la tempête.

Ce mélange qui paraissait saugrenu n'aurait peut-être pas déplu à Hendrix. Il y a de la dialectique là-dedans et l'essence du projet de Lydie Salvayre se dévoile : faire découvrir aux "jeunes" cette époque où la révolte électrifiée pensait tout renverser, leur donner des idées un peu plus radicales.

De cette belle soirée, on repart les batteries rechargées et avec une double envie irrépressible : lire Lydie et écouter Jimi. "

Froggy’s DelightPhilippe Person, 07/05/13

 

 

«Hendrix s’y risqua. J’en suis certaine. Car Hendrix fit ceci : il s’empara de l’hymne,

et il y introduisit son refus violent d’un monde violent, un refus d’une violence folle,

d’une violence cent fois plus violente que toutes les violences qui, ça et là explosaient.

Comme une part revendiquée de lui-même, comme une force de combat, une force de vie,

démesurée… Hendrix fit hurler ensemble toutes ses Amériques aimées et exécrées,

il les fit hurler ensemble dans cette langue d’incendie

Un choeur disloqué, grinçant, un chœur monstrueux où le blues, le rock, la soul,

le free-jazz, le brame indien et l’hymne de la nation procédaient à des fornications

contre nature.»

Lydie Salvayre

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