2008/09
Adieu les enfants
Prix Spécial Awards de Clamart
De Serge Klarsfeld
Musique : Sacha Raskatof
Mise en scène : Isabelle Hurtin, assistée de Lionel Erpelding
Lumières, régie : Jean-Marc Hennaut et J.F. Beal
Films, photos : Aurélia Vartanian
Attachée de Presse : Isabelle Muraour
Chant : Lara Bilger
Percussions : Youval Micenmacher
Piano : Mathieu Prevot
Avec : Lionel Erpelding, Isabelle Hurtin, et la troupe du CRD de Clamart : Marion Abecassis, Alice Bleton, Laetitia Garrier, Salomé Gumplowicz, Delphine Lamusse, Ambre Matton, Joséphine Py, Marina Zarna, Lounes Adjroud, Jules Audry, Mathieu Lefranc et Mathieu Prevot
Théâtre des Variétés - Paris, CRD de Buc et de Clamart, Théâtre de l’Atalante, SN d’Orléans, Montpellier, Perpignan, Espace Saint JO
Production : Compagnie du NESS en partenariat avec le CRD de CLAMART (92)
Avec l’aide de la « Fondation pour la Mémoire de la Shoah », de la « Fondation La Poste », et le soutien du Conseil Général des Hauts-de-Seine, de Raphaël Meyer et de l’APEAC
Avec le soutien de l'association CERCIL, et du Camp de Rivesaltes
" Marion, Laetitia, Salomé, Delphine, Ambre, Joséphine, Marina, Lounes, Jules, Mathieu, Laurent, Lara, Youval, Aurélia, enfants, comédiens, chanteuse, musiciens, peintre, jouent et incarnent les derniers mots d'enfants arrêtés, déportés.
Mots écrits à la hâte, mots d'appel, de détresse, d'adieu. Berthe, Marcel, Roger, Suzanne, Paulette, Jeannette, Gérard, Jacques, Anja ont été arrêtés dans leur élan de vie. Comme tous les enfants ils grandissaient entre jeux et devoirs. Et puis un jour le devoir des bourreaux, des hommes aux ordres leur a annoncé qu'ils ne jouaient plus, qu'ils n'étaient plus des enfants.
Aujourd'hui certains en sont à nous resservir le devoir, celui de mémoire, accompagné de la pose de l'émotion et des bons sentiments. D'autres travaillent comme Isabelle Hurtin et sa compagnie à réintroduire du jeu, du vivant là où la
mort et ses commis ont régné et règnent encore. Dans la présentation de son projet, Isabelle Hurtin nous dit : « Pour ma part, il n'existe qu'une seule façon d'exprimer des sentiments de révolte, d'espoir et de vigilance, c'est l'art que je pratique depuis des années: le théâtre. ». Des intentions à la réalité, elle a franchi le pas de forte et belle manière. J'enrage de savoir que ce spectacle n'est programmé que dix jours. "
France Inter « Mr Guy », GUY FLATTOT - 18 JUIN -Laure Adler-
Isabelle Hurtin a donné à lire « Adieu les enfants » aux élèves d'art dramatique du conservatoire de Clamart. Ils ont donc lu les lettres qui composent ce recueil, écrites par des parents mais surtout par des enfants de leur âge, âgés de 6 à 15 ans lorsqu'ils ont été arrêtés, séparés de leurs familles, enfermés au Vel'd'Hiv', internés à Pithiviers ou à Beaune-la-Rolande, ou pire encore à Drancy. 11 400 enfants juifs ont été déportés, en France.
Ces enfants d'aujourd'hui ont répondu avec enthousiasme. Ils ont choisi chacun sept ou huit lettres et ont travaillé deux fois par mois depuis septembre 2007. Puis le rythme s'est accéléré jusqu'à leur première, le 11 mars. Une maman, Isabelle Hurtin, un papa, Lionel Erpelding, leur donnent la réplique.
Des compléments visuels (dus à Aurélia Vartanian) et musicaux (improvisations et percussions de Youval Micenmacher et compositions d'Alexandre Raskatov) apportent ce qu'il faut d'obscurité et d'étrangeté. Car il n'y a pas de pathos, pas de morbidité, les enfants du XXIe siècle sourient souvent, jouent, mais savent aussi transmettre l'espoir, la résignation, la peur et l'immense solitude de ces gamins qui auraient pu être leurs grands-parents.
Le Monde, Martine Silber Article paru dans l'édition du 28/06/08